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ENFANCE

2017.

 

À la mort de mes parents s’est posée la question du devenir de notre maison familiale. Ni mon frère, ni ma sœur ni moi-même ne voulant la garder, nous avons dû nous résoudre à nous en séparer en octobre 2017. Construite en 1973 par mon père, les plans dessinés par ma mère, j’y ai passé mon enfance et mon adolescence. En vider chacun de ses placards a été une plongée vertigineuse dans mon passé. A cette occasion, j’ai retrouvé, soigneusement remisées au fond d'un placard de ma chambre, mes petites boîtes jaunes de diapositives Ektachrome prises chaque année pendant mon adolescence avec le Nikon FM de mon père lors de nos voyages en Italie "pour voir la famille", ainsi que l’appareil de projection qui avait animé nombre de nos soirées diapos.

 

Débarrassée de ses meubles, tableaux, tapis, vêtements, de tous ces objets d’une vie, la maison totalement vide semblait à nouveau sortie de terre. Seule dans ces espaces silencieux baignés de lumière, des flashs, des images me submergeaient. Demain, d’autres viendront et commencera pour elle une nouvelle histoire. 

 

Comme souvent dans mon travail, à ma volonté de tout maîtriser fait place l’improvisation. À peine l’équipe de déménageurs disparue, s'est imposée l'impérieuse nécessité de dire adieu à la maison. En projetant sur ses murs mes diapositives, je me suis mise en scène avec /dans/ au milieu de ces images, noyée dans la lumière, le corps comme un écran, absorbée par le paysage, tour à tour spectatrice et/ou actrice de ma propre histoire.

Ces photographies ont été réalisés en une journée, le 6 octobre 2017, avant la remise des clefs le lendemain aux futurs occupants.

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