SICILE. Au-dessous du volcan.
2008
"Une île dans l’île, un monde particulier, loin des côtes et des temples, des langueurs africaines et des vastes palais : c’est Enna et ses déserts alentours. Nul ne fait le voyage au centre de cette terre sans éprouver un sentiment de déréliction ; nul, au retour, ne l’oublie.
Dans cet œil au centre du triangle, cette coupe géologique où fomentent des sortilèges, l’essence de la Sicile se dévoile."
Christiane Rancé, journaliste et écrivain.
Dans les régions des Madonie et du Val Demone, au centre de la Sicile, l'homme vit une relation mystérieuse et austère avec la nature. Replié le soir dans des villages accrochés aux pics rocheux qui trouent les vastes ondulations des plaines et des collines alentour, il s’égaye le jour sur l’entrelacs des routes qui innervent plaines et collines, poussant moutons, brebis et parfois quelques vaches efflanquées. Ces terres conservent la riche complexité des Siciliens que Sciascia appelait « la sicilianité ».
C’est une Sicile secrète, sauvage, cachée, qui regarde la mer de haut et de loin.
C’est une terre où se cultivent depuis toujours le blé et la solitude.
Autour des villages d’Enna et de Caltanisseta, ces photographies proposent un regard sur ce désert sicilien, une série de paysages où la terre ici vire à l’ocre, où la forêt dense cède la place à l’eucalyptus, à l’agave et à la roche.
En contrepoint, des plaques de verre d'un ancien studio de photographies de la capitale sicilienne, trouvées au marché aux puces de Palerme, ont été manipulées.
SICILY. Below the volcano.
2008
« An island on the island, a particular world, away from shores and temples, African languors and vast palaces: it is Enna and its surrounding deserts. No one makes the journey to the center of this earth without experiencing a feeling of dereliction; No one, on his return, forgets it. In this eye in the center of the triangle, this geological cut where spells foment, the essence of Sicily unfolds. »
Christiane Rancé, writer.
In the regions of Madonie and Val Demone, in central Sicily, man lives a mysterious and austere relationship with nature. Folded in the evening in villages clinging to the rocky peaks that cut through the vast ripples of the surrounding plains, he swam by day on the interlacing of the roads that innervate the hills, pushing sheep, ewes and sometimes a few flawless cows. These lands retain the rich complexity of the Sicilians that the writer Leonardo Sciascia called « Sicilianity. ».
The starkness of Sicily's interior landscapes is expressed here by a solarisation process, evoking a charcoal drawing's rich sooty blackness. Found on a market in Palermo, these photographic glass-plates from a palermitan studio were also processed, achieving this hovering presence and absence.